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La SAAQ,… une vraie farce !

Peut-être avec un peu de naïveté, je dois l’avoué, j’ai acheté une VFR 750 1997 VGA, afin d’en faire une moto promotionnelle pour me rendre à différents événements moto dans le cadre de reportage pour Passionmoto. Après plusieurs recherches et pensant faire un « bon marché ». J’ai acheté cette VFR 750 VGA pour deux raisons. La première, son prix ! La moto ne semblait pas très abîmée, seulement l’esthétique des « fearings » droit et gauche était brisée. Seconde raison, la perspective de la mettre à l’image de Passionmoto m’avait attirée, contrairement à modifier une moto fonctionnelle et plus onéreuse.

Croyant trouver les pièces sur Internet, la solution me semblait alléchante. La moto étant vendue par un recycleur qui l’avait acheté à l’encan. Je fis là, ma première erreur, je n’avais pas pris connaissance de l’estimation de l’assurance des dommages, le document étant soi-disant manquant lors de l’achat à l’encan. Grossière erreur de ma part. Mon vendeur prétendant, qu’un simple appel à la compagnie d’assurance propriétaire de la moto du moment m’enverrait par la poste ou par courriel le document.

Après quatre appels, chaque conseiller me confirmant l’existence du document. Mais, avec le même refus catégorique pour raison de confidentialité, n’étant pas le propriétaire de la moto lors de l’accident ou assuré par leur soin. Au cinquième appel après une menace à l’ombudsman de l’entreprise, une responsable me suggéra de rappeler mon vendeur et de faire demander à l’encanteur, par son entremise, l’autorisation de recevoir une copie de l’estimation des dommages.

Pour plus de sûreté, je me suis rendu chez mon vendeur-recycleur, afin qu’il appelle devant moi l’entreprise ayant fait la récupération de la moto. L’information fut transmise par la secrétaire, de son bureau, avec en confirmation son numéro de marchand. Toujours, afin de m’autoriser à recevoir l’estimation de l’assurance pour la somme de 85.00$ au final.

C’est deux semaines plus tard, après avoir rappelé l’entreprise à Montréal n’ayant rien reçu par la poste, on me confirma que le document était resté sur la pile et qu’il serait posté dès le lendemain. Et, …c’est avec stupeur que je pris conscience du rapport d’évaluation.

Soit, par manque de compétence ou par je ne sais quelle raison, la moto était évaluée à près de 4 500.00 $ de dommage. Les poignées gauche et droite, les « fearings » avant gauche et droit, ainsi que les pegs, silencieux et la fourche avaient été déclaré à réparer ou remplacer. Ce qui n’était pas du tout le cas. Des bricoles de plus auraient déclaré la moto irrécupérable.

Mon problème prenait une autre direction et les coûts de réparation et de pièces aussi. Après avoir repris mes esprits, la situation n’était pas si terrible. Car la majorité de la déclaration était sans fondement. Seules les « fearings »gauche et droite étaient abîmées, le support des instruments et un miroir. Tout le reste était impeccable. Le support des instruments et du « fearing » avant, sans avoir été notifié dans l’estimation, devait être changé. Le panneau supérieur droit était aussi trop endommagé pour être réparé. Faute de pièces de qualité sur Internet, je décidé d’acheter les pièces neuves. Les poignées gauche et droite ainsi que les pegs et le silencieux, pas plus que la fourche n’affichait aucune marque ou dommage.

Cependant, j’ai finalement appris avant l’inspection, que je devais démontrer avec facture à l’appui, que les dites pièces avaient bien été réparées ou remplacées avant de présenter la moto à l’inspection à la SAAQ. C’est à ce moment que la bêtise de la SAAQ m’a éclaté au visage. Il est impératif de justifier les factures d’un marchand dûment enregistré dans le cas d’une fourche, d’un châssis, d’un moteur ou encore de l’amortisseur arrière (swing arm). Toutes les pièces doivent être accompagnées du ou des certificats d’immatriculation de provenance.

Comment trouver une fourche de 18 ans avec son certificat d’immatriculation ? Après 4 semaines de recherche intense, rien… que des pièces endommagées ou pièces de course sur Internet, sans papier. Et pas toujours à bon prix ! Je trouve finalement une fourche en bon état su eBay, que je commande du Texas. La fourche arriva deux semaines plus tard, dont le transport fut plus dispendieux que le prix d’achat.

Finalement, ayant tous les documents en main et la moto réparée d’une roue à l’autre avec toutes les pièces désignées. Je réussis enfin après 6 mois à faire passés l’inspection dans un centre accrédité par la SAAQ.

Si, l’aventure d’un VGA vous intéresse prenez note de quelques formalités demandées par la SAAQ.

  1. Quatre photos du véhicule (tous les angles) avant les réparations.
  2. L’estimé officiel des dommages de l’assurance au moment de l’accident
  3. Toutes les factures des pièces assignées sur l’estimation des dommages
  4. Dans le cas d’une fourche, du châssis, du moteur ou du « swing arm » les certificats d’immatriculation de la/des motos en provenance. (afin de contrer les pièces volées) et/ou facture de pièces neuves et provenance peut importe l’année.
  5. Une copie du contrat de vente
  6. La copie du formulaire de la SAAQ dûment remplie (et sans erreur ou omission pour simple raison de refus d’accréditation et reprise de la procédure au coût de 274.00 $)
  7. L’inspection comprend un côté esthétique et un côté mécanique, tout doit être conforme aux normes de la SAAQ au risque d’être refusé.

Noter que les inspecteurs de la SAAQ, sauf ceux de garages assermentés, ne sont pas mécaniciens en grande majorité. Tous sont fonctionnaires pour une période de 4 ans et peuvent avoir été livreurs de pizza avant leur entrée en fonction (cas vécu). Ils suivent une charte standard selon le type de moto et leurs caractéristiques. Leurs fonctions n’est que de vérifier si la liste des pièces décrites dans l’estimé de l’assurance lors de l’accident a bien été suivie et remplacé ou réparé…point à la ligne. Aucune latitude, aucun passe-droit, aucune logique ou compréhension mécanique et encore moins une raison justificative. Ça passe où ça casse, c’est blanc ou noir !

Les garages certifiés ont aussi un mandat de 4 ans. Ainsi les ententes de collaborations amicales entre réparateurs et mandataires sont plus difficiles à conclure et les passent droit impossibles.

La SAAQ fait tout en son pouvoir pour restreindre la réparation et la remise sur la route de moto VGA. Les standards de l’industrie doivent être respectés à la lettre, tels un diagramme ou une charte. Toutes les pièces doivent être d’origine et leurs installation approuvée, numéro de série, preuve d’immatriculation et facture afin de contrecarré le marché noir de pièces usagers. L’âge ou la disponibilité des pièces n’entre aucunement en ligne de compte et aucun substitue ou modification ne peuvent être accepté à moins d’une preuve écrite d’un commerçant reconnu par la société. De quoi décourager les entreprises de récupération et le marché parallèle de pièces usagers.

Déjà les immatriculations excessives des sportives avaient donné un grand coup à l’industrie en 2009. La nouvelle tendance des « Café racers ne s’en trouvera qu’affecté et celle des « Street fighter » encore plus brimé et inutile de parler de « Choopper » illégal au Québec. Au final, la SAAQ élabore des lois qui briment encore nos droits, dont la restriction des pneus d’hiver qui nous empêche encore de profiter des beaux jours de décembre ou de mars.

Avec le réchauffement climatique, j’espère qu’un amendement à la loi sera apporté. Cette année encore, j’aurais bien pris ma VFR ou la R1200RT, le 23 décembre lorsque le thermomètre indiquait 17 degrés Celsius à Montréal. Même si ce n’est que pour quelques kilomètres, nos droits sont encore bafoués et nos immatriculations réparties sur 12 mois…une vraie farce !

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